Aloè Vera + MielLE VIN D'ALOÈS
Cueillir une feuille d'un aloès adulte (âgé de 5 ans). L'entreposer à plat durant 5 jours dans un endroit sombre, frais et aéré, enroulé dans du papier de journal.
Le 6e jour, débarrasser la feuille de ses épines, la couper par le milieu et en recueillir le gel translucide (parenchyme) qui se trouve au centre, dans un pot (de verre ou de terre). Le mélanger à l'aide d'une spatule de bois à un volume équivalent de miel naturel. Ajouter du bon vin rouge pour en faire un sirop. (On peut étendre le mélange moitié miel et moitié gel d'aloès pur du même volume de vin.)
Fermer le bocal à l'aide d'un couvercle de liège ou de terre. (Ne pas le fermer hermétiquement). Laisser macérer le sirop durant douze jours avant de le consommer.
Cure de 3 semaines.
Première semaine : une cuillère à thé à jeûn avant les 3 repas de la journée.
Deuxième semaine : une cuillère à entremet à jeûn avant les 3 repas de la journée.
Troisième semaine : une cuillère à soupe à jeûn avant les 3 repas de la journée.
Dans toutes les civilisations de la planète, sous toutes les latitudes, l'Aloès fut considéré depuis la plus haute antiquité, comme une plante magique aux innombrables vertus.
«Cette plante, que l'on trouve aussi bien sur les côtes méditerranéennes que dans les appartements des régions au climat plus froid, facilite la grossesse et atténue les douleurs d'un accouchement si la parturiente en tient dans la main. Suspendue aux portes, elle a le pouvoir d'éloigner les mauvais esprits.»
Sur les 38 aloès indigènes que compte la flore malgache c'est l'un d'eux, Aloe vaembe qui permit une découverte étonnante. Ce végétal était en effet ingéré ou appliqué sur des scarifications pour arracher à la mort des Antandroy et des Mahafaly «atteints de graves dépérissements physiologiques». L'expérimentation sur des souris montra que ce végétal était «immunostimulant», c'est-à-dire capable de renforcer les défenses naturelles de l'organisme face à des agressions microbiennes ou chimiques. Ainsi, les rongeurs se montrèrent dix à cent fois plus résistants à l'infection provoquée par la klebsielle de la pneumonie, s'ils avaient été au préalable traités à l'aloès.
Le suc visqueux contenu dans les feuilles charnues d'Aloe barbadensis Miller = A. vera (L) Burm. = A. flava Pers. ne se contente pas de calmer démangeaisons et inflammations, de déterger plaies et ulcères infectés, d'activer la maturation d'abcès et furoncles, il est même - à l'ère de l'atome délirant - capable de traiter les brûlures opérées par une source radioactive (comme il le fait d'autres brûlures occasionnées par le froid ou la chaleur).
Nous sortirons des corolles tubulaires des aloès (convoitées par insectes et oiseaux nectarivores) pour nous adresser à la floraison nocturne des sansevières, au panache blanc ou rosé des cordylines et dracénas, à la surprenante « queue » foliaire du beaucarnéa. Tous ces végétaux s'apparentent aux lys, quand on s'adresse à l'esprit conservateur des fleurs. Nous ne ferons que rêver aux scilles, jacinthes, tulipes, fritillaires, colchiques... qui n'ont pas réussi à s'acclimater sur les flancs pierreux de notre France mascarine. Des tropiques mêmes teintés de multiples microclimats ne sont pas forcément propices à tous les exils souhaités.
Les Assyro-Babyloniens l'utilisaient, avec l'absinthe vraie, contre la paresse d'estomac. Les anciens Egyptiens, ces inventeurs du clystère, l'employaient en lavements purgatifs.
Il est dit qu'à petites doses l'aloès est «un stomachique des plus actifs, fort utile dans les dyspepsies atoniques caractérisées par la perte de l'appétit, les digestions lentes, la constipation»
A la dose moyenne de 0,15 à 0,60 g, il agit comme laxatif et cholagogue.
Dans le volume sur la tisanerie réunionnaise Marie Josée Hubert Delisle précise que «le mazambron délayé dans du rhum était prescrit pour le saisissement, les règles, les efforts, toutes les indispositions dues au sang caillé, bloqué, entassé : ce produit noir, très amer, avait la propriété de faire fondre et de racler le sang».
Sorciers et tisaneurs font absorber la glu, contenue dans ses feuilles vertes épluchées, à ceux qui ont bu un « sort ». Serait-il un antidote efficace contre de réels maux d'esprit ?
Aux Antilles, il est dit que « les crises d'asthme se calment en faisant prendre au malade trois cuillerées à café de jus toutes les cinq minutes. On renouvelle les jours suivants, si cela s'avère nécessaire».
Pour traiter le diabète, il faudra absorber, chaque matin à jeun, la pulpe translucide contenue dans une feuille verte épluchée avec soin. Le jus foliaire, en compresses sur le front «guérirait les maux de tête, la fatigue des yeux et ferait tomber la fièvre». Mélangé à du vinaigre, il servirait à frictionner le cuir chevelu pour prévenir la chute des cheveux.
Au premier siècle après JC, le médecin et pharmacologue grec Dioskurides décrit, comme Hippocrate, une multitude de maladies que l'on peut soigner avec l'Aloé Vera.
Et outre les croisés du Moyen Age, l'explorateur Marco Polo n'a cessé de louer les légendaires vertus thérapeutiques de l'Aloès.
Les Indiens d'Amérique la vénéraient comme l'une des 16 plantes médicinales saintes ; Christophe Colomb la baptisa "le médecin en pot" et l'emporta avec lui à chaque expédition.
Dans de nombreux pays d'Europe, jusqu'en 1920, presque chaque ménage possédait sa plante d'Aloé Vera aux fins de guérir les brûlures et les coupures.
Avec la première guerre mondiale et les problèmes d'approvisionnement qui ont suivi, la plante est temporairement tombée dans l'oubli.
C'est grâce au père franciscain brésilien Romano Zago que l'Aloé Vera connait depuis ces dernières années une réelle renaissance rapide en Europe.
C'est en 1988 que fut créée la formule et la préparation à base d'Aloé Vera et de miel, avec laquelle on obtient d'étonnants résultats, même pour des problèmes de santé plus sérieux.
Agissant lentement et congestionnant les organes du bas ventre, l'aloès est contre-indiqué aux femmes enceintes, à celles qui souffrent d'inflammation utérine et ovarienne, de métrorragie.
Attention : évitez toute expérience du genre consommation de jus concentré de feuilles entières d'Aloès fait maison. Celui-ci peut provoquer des diarrhées, car l'enveloppe extérieure de la feuille contient de l'aloïne !